Par Louis Favreau, sociologue et président du Fonds Solidarité Sud
J’ai fait la connaissance d’Abdou Salam Fall à Lima au Pérou en 1997 lors de l’une des premières rencontres internationales de l’ÉSS. Nous nous sommes revus à nouveau à l’édition de 2001 à Québec, puis à celle du Sénégal en 2005 et ensuite, à partir de 2011, à l’occasion des Rencontres du Mont-Blanc (devenu le Forum international de l’économie sociale et solidaire). Le Sénégal a été très présent et actif dans ce mouvement d’internationalisation de l’économie sociale et solidaire. En 2023, année de la reconnaissance de l’ÉSS par une vingtaine d’agences de l’ONU [1], le Sénégal était d’ailleurs l’hôte d’une rencontre internationale majeure entre acteurs de l’économie sociale et solidaire.
Abdou Salam et moi avons mené ensemble plusieurs recherches. Ces recherches allaient aussi de pair avec notre engagement citoyen à tous les deux : nous avons été, dans nos cheminements respectifs, des organisateurs communautaires et simultanément et/ou par la suite des sociologues des mouvements sociaux intéressés tout particulièrement par leurs dynamiques socioéconomiques.
Abdou Salam Fall, Gérald Larose et moi avons rédigé ensemble plusieurs ouvrages qui, en mettant de l’avant les initiatives d’économie sociale et solidaire présentes au Sud, avaient pour effet de rompre avec l’afro-pessimisme qui régnait à l’époque[2]. La complicité entre les chercheurs du Sénégal et du Québec en matière d’économie sociale et solidaire, entre un coin de l’Afrique et un coin francophone de l’Amérique du Nord, aura permis de construire simultanément, pendant plus de 25 ans, de nouvelles passerelles Nord-Sud et Sud-Sud par l’ÉSS, passerelles passant par la création ou le renouvellement de réseaux internationaux dans lesquels nous nous étions engagés. Et cela continue encore, Abdou Salam me demandant cette année de faire la préface d’un tout nouveau manuel de formation sur l’économie sociale et solidaire rédigé avec ses collègues. Voici donc ladite préface à peine remaniée pour les fins du lectorat québécois.
[1] Reconnaissance par l’ONU de l’ÉSS
[2] Les trois ouvrages que nous avons produits ensemble sont disponibles en accès libre à l’adresse suivante : https://www.puq.ca/auteurs/abdou-salam-fall-4804.html Vous pouvez les télécharger gratuitement.
25 ans de coopération en Économie sociale et solidaire (ÉSS) entre le Québec et le Sénégal en recherche comme en soutien au développement des communautés
On entend le fracas des arbres qui tombent mais jamais le murmure de la forêt qui pousse
Proverbe africain
S’il y a un monde qui se défait, il y a aussi un monde qui se refait. L’économie sociale et solidaire, dans les dernières décennies, a participé de plain-pied à ce murmure de la forêt qui pousse. Elle n’a pas cessé de se renouveler pour affronter les nouveaux défis qui se profilaient à l’horizon.
L’ÉSS a une pertinence qui ne fait pas l’ombre d’un doute dans de nombreux pays
Adossée depuis peu à une reconnaissance par l’ONU, cette composante qualitative de l’économie dans le monde à laquelle le Fonds Solidarité Sud adhère depuis ses débuts en 2010 représente 10% du PIB mondial, 10% des emplois et 10% de la finance. L’économie sociale et solidaire est, dans les faits, déjà une force appréciable de changement social.
Quelques commentaires sur l’originalité du manuel rédigé par l’équipe sénégalaise :
- Il rend bien compte des liens entre l’ÉSS et le développement des territoires, ce qui est capital ;
- Il fait fort bien le lien entre l’ÉSS et les mouvements sociaux, dont les liens forts avec l’ESS sont souvent oubliés ou sous-estimés ;
- Il inscrit les entreprises sociales dans l’ÉSS. Elles sont si importantes – beaucoup plus d’ailleurs – au Sud par rapport à l’ÉSS plus institutionnalisée des pays du Nord ;
- Il inscrit bien l’apport d’une ÉSS issue pour beaucoup du monde rural et populaire pénétrant le secteur informel lequel occupe une grande importance dans l’économie des sociétés du Sud. Ce qui la met en perspective de façon spécifique dans sa contribution à l’ÉSS dans son ensemble ;
- Il n’oublie pas la finance solidaire, épine dorsale d’initiatives socioéconomiques autonomes des communautés ;
- Il n’oublie pas, loin de là, la dimension internationale de cette économie ;
- Il n’oublie pas non plus l’enjeu de la transition écologique par une économie verte et bleue.
Cet ouvrage sur l’ÉSS au Sénégal arrive donc à point nommé. La réflexion qui m’a animé lors de la rédaction de la préface de cet ouvrage m’a spontanément dirigé vers ce qui m’a paru être des défis parmi le plus importants auxquelles l’ÉSS est et sera confrontée dans le monde qui vient.
ÉSS, sécurité alimentaire, transition agroécologique et organisations paysannes
Les systèmes alimentaires et le modèle agro-industriel mondialisé causent des dommages considérables aux écosystèmes et aux agricultures paysannes du Sud comme du Nord.
Quoique de façon différente, il y a là des enjeux partagés entre pays du Nord et pays du Sud. Et l’ÉSS dispose de solutions « gagnants-gagnants » en matière de sécurité alimentaire, de juste rémunération des producteurs, d’accès digne de ce nom à une alimentation de qualité́ et choisie pour l’ensemble de la population, de protection des écosystèmes et des ressources naturelles. Le croisement de l’ÉSS et de l’agroécologie paysanne permet d’y répondre adéquatement.
Cette transition agroécologique a déjà commencé à bénéficier aux producteurs et aux productrices, aux citoyens et citoyennes ainsi qu’à l’environnement dans toutes les régions du monde, et représente un objectif de première importance en matière de régulation.
L’ÉSS et les organisations paysannes participent d’un monde qui sait que « les grands changements sont pour beaucoup l’œuvre des efforts de petits groupes déterminés ». La grande anthropologue Margaret Mead citée ici l’aurait dit des initiatives socio-économiques dont nous parlons. J’ajouterais que parfois celles-ci peuvent même parvenir à faire système. Comme je l’ai déjà raconté ailleurs en m’inspirant de Bénédicte Manier (Manier, 2018. La Route verte des Indes) :
L’agroécologie à grande échelle : l’État d’Andhra Pradesh en Inde
Il faut dire adieu à l’agrobusiness. Mais une fois qu’on a dit ça, quelles sont les alternatives ? C’est Vijay Kumar, conseiller sur les questions d’environnement du gouvernement de l’État d’Andhra Pradesh (État du sud-est de l’Inde, 52 millions d’habitants en 2020) qui va décrire, à la conférence de Rome en 2018, l’expérience d’agroécologie de cet État : « Nous avons décidé que 80 % des 6 millions d’agriculteurs de l’État devraient passer à l’agroécologie d’ici 2024 », disait-il alors. Et d’ajouter : « La révolution verte était basée sur des principes faux, avec une dépendance continue aux intrants, or nos paysans ne gagnent rien, (…) et pire, nous avons eu des vagues de suicides de paysans » ajoute-t-il. « Nous voulons que la production alimentaire augmente chez des paysans heureux, résume-t-il, en se disant enchanté lui-même de voir arriver de plus en plus de jeunes diplômés qui reviennent à la terre avec de bonnes idées ».
Le chemin reste long quand même ! En 2017, l’Andhra Pradesh comptait environ 40 000 agriculteurs travaillant selon les principes de l’agroécologie, 163 000 en 2018, un chiffre dont on a dit à la conférence qu’il passera à 300 000 en 2019. Il existe donc des solutions probantes à grande échelle avec l’agroécologie, solutions qui sont en pleine croissance et, dans cet exemple-ci, vraiment à grande échelle. Ces paysans ont été capables de transformer des déserts en oasis agricoles; de créer des zones sans plastique et sans déchets, de faire renaître des forêts et des rivières disparues; d’installer des équipements solaires et des poêles écologiques dans les villages privés d’électricité, etc. (extraits de Favreau, 2022)
Ce type de réussites est transposable au monde entier et constitue une inspiration pour mener nos propres transitions. Comme le disait notre collègue et co-auteur Gérald Larose qui s’y connaît en la matière : « l’ÉSS ne fait pas dans l’humanitaire ni dans l’urgence. Son apport vise le développement autonome des communautés » (Larose, 2023). Elle noue plutôt des partenariats avec des segments de population qui se regroupent, s’organisent et décident de s’outiller de manière pérenne pour assumer et assurer leur propre développement.
L’ÉSS participe du temps long des apprentissages, du temps long de la mobilisation et du temps long des infrastructures pour aboutir à une certaine institutionnalisation et à des politiques publiques transformatrices. C’est ce dont les communautés rurales, très importantes en Afrique, ont besoin pour assurer leur sécurité alimentaire.
L’ESS face à l’urgent besoin de développement des économies de proximité
Nous sommes à une époque où s’impose, plus que jamais, la nécessité de répondre à un immense besoin d’actualiser le potentiel de développement économique et social des communautés des pays du Sud. En d’autres termes, nous devons travailler à nourrir de nouveaux possibles. L’ÉSS permet de camper une autre manière de faire dans la réponse à des besoins économiques d’accès à la terre, d’accès au crédit, d’accès à l’eau, d’accès à l’emploi et d’accès à électricité par de nouvelles stratégies à mettre en œuvre, notamment celle de faire monter en puissance les énergies renouvelables et l’agroécologie, afin de mieux nourrir le monde dans le cadre d’une nécessaire transformation radicale des cycles alimentaires. Le GIEC dans son sixième rapport (2021)[3] a été très clair à ce propos :
La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas…
En fait, même le maintien d’un seuil critique de +1,5 °C de réchauffement climatique ne permettra pas d’éviter certaines destructions notamment celui des cycles alimentaires liés à la pêche, à l’agriculture, à l’élevage ou à l’aquaculture, ce qui aura des impacts directs sur la capacité à se nourrir pour des millions de personnes, affirme le rapport, qui pointe ainsi l’impact des pénuries d’eau, des canicules extrêmes très éprouvantes dans plusieurs régions du monde, surtout au Sud, sans compter les coûts d’adaptation qui risquent d’être astronomiques. Avec la COVID-19, l’urgence écologique est venue toucher toute la planète par là où nous ne l’attendions pas : par une pandémie qui a donné lieu à la plus grave crise sanitaire mondiale. Du jamais-vu depuis un siècle.
Dans cette nouvelle conjoncture : trois leviers sans lesquels il n’y a pas de développement, que de l’aide.
Dans cette nouvelle conjoncture internationale, l’ÉSS vient jeter un pavé dans la mare des solutions économiques traditionnelles, en introduisant trois leviers qui se renforcent mutuellement dans le développement des collectivités d’aujourd’hui : la transition écologique, le développement économique local à finalité sociale et la finance solidaire. C’est d’ailleurs une perspective très bien explicitée par la journaliste d’enquête canadienne de réputation internationale Naomi Klein : la résistance sans développement d’alternatives économiques ne tient pas la route.[4]
[3] Résumé pour les décideurs du 6e rapport du GIEC
[4] Klein, N., 2015, Tout peut changer. Capitalisme et changement climatique. Actes de Sud, chapitre 12. Voir aussi Favreau et Hébert (2012), La transition écologique de l’économie. Contribution des coopératives et de l’économie solidaire, PUQ, Québec et B. Manier (2016). Un million de révolutions tranquilles. Éd. Les liens qui libèrent, Paris.
Notre avenir commun en péril
« L’ampleur de la crise n’épargnera personne » nous dit le GIEC. Est-ce à dire que le futur ressemblera au présent mais en pire, la crise climatique, sanitaire et alimentaire se conjuguant dans une seule et même menace ? Ce à quoi s’est ajouté ces dernières années la montée en puissance de la guerre (invasion de l’Ukraine par la Russie, la question palestinienne…). Pas nécessairement ! Dans le monde qui vient, les initiatives citoyennes qui bougent dans la direction d’un « New Deal vert » sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus internationales tout en se croisant dans certains pays avec des politiques publiques audacieuses. Mais sauront-elles peser suffisamment sur cette conjoncture? L’ÉSS, cette économie de demain, sera-t-elle suffisamment diversifiée et influente ? Plusieurs modèles et plusieurs politiques sont possibles et, chose certaine, on n’a jamais autant eu besoin d’alternatives.
À l’horizon de cette décennie, nous aurons une planète plus peuplée, plus à risques de changements climatiques extrêmes, plus polluée et plus risquée en matière de sécurité sanitaire et alimentaire et plus risquée au plan de la géopolitique internationale. Des millions de gens pourraient, davantage qu’hier, avoir à migrer. C’est la tendance la plus visible sinon principale. Mais le pire n’est pas certain. À l’horizon de la décennie qui vient, il y a aussi une autre tendance, sans doute minoritaire, mais qui fait face à la musique.
Avons-nous des raisons d’être optimistes ? Bien des possibles restent ouverts !
À l’horizon de cette décennie qui vient, il y a une tendance qui s’est constituée dans les trois dernières décennies, et qui prend du coffre notamment grâce à l’ÉSS. Elle est faite d’initiatives citoyennes souvent très locales mais qui ont tendance à s’internationaliser de plus en plus. Initiatives qui par ailleurs ont fait émerger un projet qui prend forme à tous les niveaux jusqu’à dans plusieurs institutions internationales de l’ONU : un New Deal comme celui qui a pris forme au moment de la grande dépression des années 1930. La différence c’est qu’il sera VERT. Aujourd’hui, une meilleure organisation de ces milliers d’initiatives citoyennes peut se mettre en route dans tous les secteurs de la vie en société (transport, agriculture, énergie, aménagement des villes, etc.) en instituant de véritables pactes de transition sociale-écologique, du local à l’international.
Nous ne sommes pas naïfs. Il y a un monde qui se défait et il y a certes, des obstacles et des reculs possibles. Il y a donc des conditions à mettre en œuvre. La première peut-être est celle d’une volonté politique de ces initiatives de travailler à changer d’échelle, à sortir de la seule valorisation des petits projets. Il faut d’abord une mobilisation structurante qui converge vers la sortie la plus rapide possible des énergies fossiles adossée à quelques lignes de force comme celles-ci : a) le soutien public massif aux énergies renouvelables ; b) une agriculture écologiquement intensive ; c) une gestion durable des forêts ; d) une électrification rurale verte devenue possible au niveau local grâce à des micro-réseaux décentralisés d’énergie solaire[5]. Et avancer dans cette direction en pesant sur les pouvoirs publics pour qu’ils n’abandonnent pas aux marchés financiers la réponse à la crise écologique comme la majorité a eu tendance à le faire jusqu’à maintenant.
Dans un certain nombre d’organisations de travailleurs, d’organisations de producteurs agricoles, d’institutions financières solidaires et dans tous les secteurs de l’ÉSS, les trois mots clés sont : écologie, économie et finance solidaire (Favreau et Fréchette, 2019). Et un projet commun à des milliers d’initiatives citoyennes qui prend forme, un New Deal vert. Avec des pactes de transition écologique en voie de formation dans tous les secteurs. Bref, il y a un monde qui se défait, mais aussi un monde qui se refait. Comme dit le proverbe africain : « On entend le fracas des arbres qui tombent, mais jamais le murmure de la forêt qui pousse »
Ce qui se traduit, en ÉSS, à l’échelle locale :
- par le soutien à des économies de proximité;
- par des dossiers stratégiques à faire avancer sur le terrain économique : l’accès au crédit (des mutuelles d’épargne et de crédit et des fonds dédiés au crédit agricole), l’accès à une énergie propre (des micro-réseaux décentralisées d’énergie solaire par exemple), l’accès à l’emploi des jeunes et l’accès à la propriété des femmes dans le cadre d’une agriculture durable (agroécologie et agroforesterie);
- par le soutien à l’agriculture du monde rural qui est majoritaire;
- dans les bidonvilles où l’économie populaire et une agriculture périurbaine y jouent un rôle déterminant.
[5] Voir à ce sujet la synthèse d’une recherche que menée récemment dans le cadre du FSS
L’ÉSS locale peut et doit s’inscrire dans une dynamique plus large
- Tous les projets dans les communautés peuvent et doivent soutenir la transition écologique (énergies renouvelables, agroforesterie, semences locales, commerce équitable, économie circulaire…).
- Tous les projets dans les communautés peuvent et doivent pouvoir s’inscrire à une étape ou l’autre dans un ensemble plus large : un réseau de coopératives, une fédération paysanne, une coordination d’associations. Fédérer les initiatives locales est un impératif de premier ordre.
- Tous les projets dans les communautés peuvent et doivent favoriser le développement d’assises économiques à leur développement social, une économie circulaire, des circuits courts.
- Tous les projets dans les communautés peuvent et doivent veiller aux grains pour disposer d’institutions financières qui leur soient propres : une banque communautaire, un fonds de crédit agricole, une mutuelle d’épargne et de crédit.
La nécessité de changer d’échelle et de cap
Pour avoir un impact plus grand, il faut travailler à fédérer les initiatives locales – au plan sectoriel, national et même transfrontalier – ce qui constitue une importante frappe préventive. Du coup, leur représentation auprès des pouvoirs publics aura une écoute plus grande. Entreprendre le virage écologique dans toutes les communautés concernées constitue une autre frappe préventive.
Bref des alternatives existent bel et bien, et partout où la catastrophe se manifeste, elle suscite des mobilisations sociales et écologiques. Des solutions existent sur tous les registres. Baisser les bras serait s’avouer vaincus d’avance. C’est Thomas Piketty dans son dernier livre qui, en analysant l’histoire socio-économique du monde depuis quelques siècles, nous fait une démonstration convaincante à l’effet que le mouvement pour l’égalité n’est pas près de s’arrêter ni celui de la transition écologique. Auteur du Capital du XXIe siècle, traduit en 40 langues, cet économiste français répondait en ces termes aux questions de l’Agence France-Presse à l’occasion de la sortie de son livre Une brève histoire de l’égalité.[6]
Je montre que le mouvement vers l’égalité sociale, économique et politique est une tendance de long terme, qui n’est pas près de s’arrêter. Il débute avec la Révolution française et la révolte des esclaves à Saint-Domingue, lesquels marquent le début de la fin des sociétés de privilèges et des sociétés esclavagistes et coloniales…
Il a fallu au 20e siècle de petites et de grandes mobilisations pour donner lieu au développement d’institutions au service de la justice sociale tels le suffrage universel, l’éducation gratuite et obligatoire, l’impôt progressif, la protection sociale, etc.
La marche vers l’égalité s’est beaucoup nourrie des avancées issues des organisations paysannes, des syndicats de travailleurs, du mouvement des femmes et des groupes environnementaux. Au cœur de la plupart de ces mouvements, l’ÉSS a toujours été présente. Il en ira de même dans l’avenir. Ce sont les mouvements sociaux et leur investissement dans l’économie sociale et solidaire qui sont encore, mais différemment au 21e siècle, au cœur des changements dans nos sociétés. En prenant de front le désastre environnemental, problème fondamental de ce siècle.
Louis Favreau, louis.favreau@uqo.ca
Sociologue, professeur émérite, Université du Québec (en Outaouais), aujourd’hui retraité
Président du Fonds Solidarité Sud www.fondssolidaritesud.org
Références
- Fall, A.S. et alii (2025): Manuel de formation à l’économie sociale et solidaire. Éd. Presses universitaires de Dakar (PUD), 305 pages https://editions.ucad.sn/storage/ouvrages/pdf/ouvrage_pdf_973870.pdf
- Favreau, L. (2022), Histoire, parcours et perspectives du Fonds Solidarité Sud. https://www.fondssolidaritesud.org/wp-content/uploads/2022/03/LIVRE-COMPLET-FFS-Histoire-parcours-et-perspective-2022-Final-compresse.pdf
- Favreau L. et L. Fréchette (2019). Solidarité internationale. Écologie, économie et finance solidaire. PUQ, Québec. https://www.puq.ca/catalogue/livres/solidarite-internationale-3699.html En accès libre.
- Larose, G. (2023). https://www.fondssolidaritesud.org/le-defi-actuel-de-leconomie-sociale-et-solidaire-prendre-a-bras-le-corps-lurgence-climatique/
- Manier, B. (2018). La Route verte des Indes. Au pays des transitions écologiques et citoyennes. Ed.Rue de l’Échiquier. Paris.
[6] Piketty, T. (2021). Une brève histoire de l’égalité, Éditions Le Seuil, 368 pages.