Louis Favreau, 60 ans d’engagement d’un intervenant communautaire devenu sociologue et professeur d’université, enseignant et chercheur en développement des communautés

Cette année, le Fonds Solidarité Sud fêtera ses 15 ans d’existence et Louis Favreau, son président, fêtera ses 82 ans. Toujours aussi engagé, Louis ne prévoit cependant pas se la couler douce de sitôt.

« Je serai engagé au Fonds Solidarité Sud aussi longtemps que je le pourrai, jusqu’à ma mort… et même au-delà, grâce au fonds de dotation que nous avons mis en place. »

Sur le chemin parcouru par le Fonds en 15 ans

« Je suis très fier – et même un peu surpris – du chemin parcouru depuis 15 ans. Mes ambitions étaient beaucoup plus modestes, mais avec d’autres gens aussi engagés que moi, nous sommes devenus plus ambitieux ! C’est remarquable ce qu’un petit groupe d’à peine une trentaine de personnes peut faire à partir de leurs dons transformés en épargne solidaire en appui à l’économie coopérative, sociale et solidaire de communautés du Sud.

Aujourd’hui, le Fonds Solidarité Sud a de plus en plus les moyens de ses ambitions : une bonne santé financière, des membres engagés et des partenariats stratégiques de plus en plus solides. Nous faisons partie de ceux qui ont mis sur pied un fonds d’investissement solidaire international, le FISIQ. J’oserais même dire les « idéateurs » de ce fonds selon un économiste de mes amis.

De plus nous avons démontré que des retraités qui ont été engagés dans leur vie professionnelle et comme citoyens dans des syndicats, des coopératives, des organisations communautaires, des groupes écolos, etc. peuvent être fort utiles en coopération internationale, ce qui va à l’encontre de l’âgisme diffus qui laisse entendre, surtout depuis la pandémie, que les gens qui ont 60, 70, 75 ou même 80 ans sont tous en perte d’autonomie… et plus ou moins malades. »[1]

Récit d’un parcours personnel et professionnel inspirant

En jetant un regard dans le rétroviseur pour faire le bilan des 60 ans d’engagement social de Louis Favreau, ce que l’on observe est un parcours unique fait d’aller-retours entre l’analyse sociologique et l’intervention communautaire, entre le local et l’international. Dans son parcours, il y a des constantes :

  1. un militantisme critique qui refuse les raccourcis idéologiques ;
  2. une sociologie qui choisit d’observer le changement social par la lunette du « monde qui se refait », celui des acteurs collectifs et des mouvements sociaux ;
  3. une certaine audace qui l’amènera à chercher constamment à fédérer des organisations et des réseaux autour d’objectifs communs ;
  4. une attention particulière également à « laisser des traces écrites » à chacune des étapes de son parcours professionnel.

Récit de quelques-unes des expériences et des rencontres qui ont participé à faire de Louis Favreau l’homme engagé que l’on connaît et apprécie.

Le milieu familial : terroir d’un parti pris pour les classes populaires et le syndicalisme

Louis est un enfant de la 2e Guerre mondiale. Né en 1943, son enfance a été marquée par les récits de cette guerre racontés par des membres de sa famille ou des amis de ses parents, dont certains ont été conscrits et d’autres s’étaient cachés pour y échapper. À l’adolescence, il se rappelle avoir été fasciné par les films sur la résistance en France durant l’occupation allemande. Les racines lointaines de son intérêt pour le mouvement syndical (auquel il consacrera plus tard sa thèse de doctorat) lui sont peut-être en partie venues du rôle joué par des syndicats, dont celui des cheminots, dans cette lutte contre les envahisseurs.

Louis vient d’une famille modeste. Avec son frère et sa sœur, il a baigné pendant toute son enfance et son adolescence dans les réalités du monde ouvrier montréalais (quartiers Villeray et Ahuntsic). Son père était employé à la comptabilité dans un garage et sa mère travaillait dans l’industrie du vêtement. Son grand-père maternel travaillait aux Ateliers Angus. Plusieurs de ses oncles étaient plombiers ou électriciens. Ces récits du quotidien vécu par les travailleurs d’usine de Montréal ont laissé chez Louis une marque indélébile sur sa façon de voir le monde, soit par la lunette du monde d’en bas, celle des classes populaires.

Le Collège : terroir d’un engagement social grâce à la JEC et d’amitiés durables

À 13 ans, Louis entre au Collège de l’Assomption, pensionnaire pendant huit ans, pour faire ce qui s’appelait à l’époque le « cours classique ». Ses parents n’en ayant pas les moyens, il y accède grâce à une bourse de l’Œuvre des vocations. Sans cette intervention (divine !?), la trajectoire universitaire de Louis aurait pu ne jamais voir le jour !

Fait intéressant : le Collège de l’Assomption est celui-là même qui, 20 ans auparavant, avait formé le grand sociologue québécois Guy Rocher. Louis en dira ceci :

« À 20 ans de distance, j’ai pu voir comment le Collège avait changé soit… aucun changement ! Pendant les années 1950-1960, c’était la même chose que ce que décrivait Guy Rocher pour la période 1930-1940 : endoctrinement catholique conservateur, messe à tous les matins et tout le bazar. À 20 ans d’intervalle, nous avons, au final, eu un cheminement religieux et politique fort semblable, Guy Rocher et moi. Et nous avons tous les deux échappés à l’endoctrinement grâce à la Jeunesse étudiante catholique (JEC). »

Si, en raison de cet « endoctrinement », Louis garde un assez mauvais souvenir du Collège de l’Assomption, son passage dans cette institution lui a toutefois permis de développer un amour du basketball mais surtout quelques amitiés durables qui ont influencé son parcours professionnel. En effet quelques années après sa sortie du collège, il se retrouve avec deux amis du Collège, Jean-Marc Gareau et Pierre Lagrenade, au Service d’animation sociale du Conseil des œuvres (qui deviendra le Conseil de développement social) dirigé par Michel Blondin, un pionnier dans l’organisation des premiers comités de citoyens de plusieurs quartiers populaires de Montréal (Pointe St-Charles, St-Henri, Centre-Sud, Hochelaga-Maisonneuve…) et de la mise en place d’infrastructures associatives dans les quartiers populaires.[2]

Au sortir du Collège, deux années de transition avant de fréquenter l’université

À 21 ans, fraîchement sorti du Collège, Louis ne savait pas encore ce qu’il voulait faire dans la vie. Il envisageait deux options : travailleur social ou sociologue. Comme il avait été pensionnaire pendant huit ans, il sentait le besoin de « prendre l’air ». Petit séjour de six semaines en France. Première sortie hors Québec et donc première ouverture sur le monde où il y découvre, par ses contacts dans l’action catholique ouvrière, le syndicalisme français et les partis politiques ouvriers (absents de la scène politique québécoise).

Au retour, Louis est proche des Chantiers de Montréal, un réseau d’étudiants en médecine (dont Serge Mongeau faisait partie) et en travail social (dont Michel Blondin faisait partie) œuvrant dans le Griffintown près du centre-ville et situé dans le quartier St-Henri. Certains d’entre eux choisissent de vivre dans ce quartier. Louis fait de même en vivant avec deux amis dans ce quartier, dont son collègue Lionel-Groulx qui deviendra plus tard professeur en travail social à l’Université de Montréal. Puis il fait 36 métiers en usine : dans une « shop de papier », dans un garage comme apprenti-débosseleur et finalement dans un atelier de vêtements.

Le parcours universitaire : la sociologie des mouvements sociaux et le développement des communautés

En 1967, alors que Louis a 24 ans et que le « moment ouvrier » a fait son temps, il s’inscrit à l’Université de Montréal au baccalauréat en sociologie sans perdre de vue le travail social communautaire. C’est un « coup de foudre » dès le cours d’introduction à la sociologie, donné par nul autre que Guy Rocher. « Le meilleur cours ! » dit Louis, encore aujourd’hui. « J’y ai découvert ce que je voulais faire : être un sociologue pour comprendre les dynamiques sociales et un travailleur social communautaire pour plonger dans l’action collective de communautés qui luttent contre les inégalités sociales de leur milieu de vie. » Le reste du parcours universitaire de Louis (baccalauréat en travail social, maitrise et doctorat en sociologie) sera tricoté serré avec son engagement social. C’est donc par ce bout-là que nous allons l’aborder.

Un parcours professionnel et militant entre le local et l’international

« J’ai eu trois vies : 20 ans comme intervenant communautaire tout en apprenant la sociologie (du baccalauréat jusqu’au doctorat) ; 25 ans en Outaouais comme professeur au département de travail social de l’UQO ; 15 ans au Fonds Solidarité Sud dans la solidarité internationale, comme retraité. »

Première vie : 20 ans d’intervention communautaire

Le Montréal des premiers comités citoyens

Le premier emploi de Louis l’amène dans Hochelaga-Maisonneuve, un quartier des premiers comités citoyens de Montréal créés en grande partie grâce au Service d’animation sociale du Conseil des œuvres. C’est dans ce cadre que Louis fait ses premiers pas dans le domaine de l’organisation communautaire : il fait partie de l’équipe du Conseil des Œuvres qui produit et dispense la formation intitulée « Citoyen face au pouvoir » à 200 participants de quatre quartiers de l’est de Montréal (Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont, St-Michel et Villeray). Au même moment, le mouvement syndical, en particulier le Conseil central de Montréal de la CSN[3] avance la nécessité de développer un « 2e front », soit l’action politique municipale et la défense des intérêts des travailleurs en tant que consommateurs (ce dernier élément est à l’origine de la création des Association coopératives d’économie familiale – ACEF).

Deux ans plus tard, en 1968, on compte une vingtaine de comités de citoyens qui se réuniront à Saint-Henri pour affirmer leur volonté de changer la vie politique municipale. Michel Blondin dira de Louis :

« Lorsque Louis se joint à l’équipe du Service d’animation, il est plus politisé que nous. Il nous amène à prendre conscience que nous devons avoir des alliés dans le milieu ouvrier organisé ».

Cela amènera le Service d’animation à développer des liens plus serrés avec les milieux syndicaux de la région (notamment avec Michel Chartrand, Pierre Vadeboncoeur, André Laurin et quelques autres).

Le Mai 1968 français, le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier

Pendant cette période, l’équipe du Service d’animation sociale est invitée par l’Institut canadien d’éducation des adultes (ICEA) à séjourner en France pour deux semaines afin de connaître le mouvement associatif français et ses pratiques éducation populaire. Heureux hasard : ça se passait en mai 1968 ! La France est alors en grève générale : des centaines de milliers de travailleurs sont en grève et plusieurs entreprises sont occupées.

Au même moment, le mouvement étudiant, bougie d’allumage de ces « turbulences sociales », est en pleine « révolution culturelle » et exige un nouveau modèle d’enseignement en occupant leurs universités. Ce mouvement va faire des petits à l’international, en Allemagne et aux États-Unis notamment. Au Québec, le Mai 1968 français inspirera l’occupation des Cégeps. La toute jeune Union générale des étudiants du Québec (1964) y fait son apprentissage. Revendication de départ : l’accès à l’université dans un contexte où il n’y avait à peu près pas de débouchés pour les étudiants après le Cégep, outre les Universités de Montréal et de Laval (l’UQAM ne sera créée qu’en 1969), lesquels n’offrent qu’un accès contingenté. À cette époque, Louis travaille au Service d’animation tout en étudiant. Il se retrouve donc tout naturellement dans le mouvement étudiant de l’Université de Montréal où il militera avec, entre autres, Roméo Bouchard et Louise Harel et fera partie des dix auteurs du manifeste Université ou fabrique de « ronds de cuir ».[4]

Selon Louis, ce mouvement étudiant a eu des répercussions qui dépasseront largement celui des milieux d’enseignement post-secondaire :

« Ce mouvement étudiant va alimenter les nouveaux syndicats dans le secteur public et parapublic (sa syndicalisation avait commencé en 1965). Les étudiants qui ont participé au mouvement à la fin des années 1960 seront aussi ceux qui plus tard vont participer comme travailleurs de ce secteur à la grève générale de 1972. »

De retour dans les quartiers de Montréal : le 2e front et la politique municipale

En 1969-1970, Louis se retrouve au cœur du mouvement qui donne naissance au Front d’action politique municipal (FRAP). Le dirigeant principal du Conseil central de Montréal, Michel Chartrand, très « 2e front », soutient cette démarche. Des militants syndicaux se joignent aux membres les plus actifs des comités de citoyens formant ainsi la base de cette nouvelle organisation. Louis en devient temporairement le premier employé lorsqu’est venu le temps pour le FRAP de se préparer à l’élection de l’automne 1970. Le FRAP y présente des candidats dans un bon nombre de districts municipaux de Montréal. Voici ce qu’en dit Louis :

« J’avais la responsabilité d’animer le comité du programme et, en partie, l’information auprès des médias. Je n’ai pas été candidat. Il n’en a jamais été question d’ailleurs. On voulait un parti des travailleurs au niveau municipal en vue d’en arriver un jour à avoir un parti de travailleurs à l’échelle du Québec. J’ai été le rédacteur du Manifeste du FRAP à l’époque. La crise d’octobre, en plein milieu de la campagne électorale municipale, a tout changé. Jean Drapeau maire de Montréal déclare alors publiquement que le FRAP est le « front » du FLQ – ce qui est complètement faux – tandis que le Fédéral orchestre l’occupation armée du Québec. Nous voilà dans de beaux draps. Ça nous a cassé : nous nous sommes retrouvés en crise interne. »

Le FRAP aura cependant laissé des traces, ce qui favorisera quelques années plus tard la naissance du Rassemblement des Citoyens (RCM 1974-2001).

La création d’un Centre de formation populaire (CFP) en 1971 découle en partie de cette expérience décevante qui, dans l’analyse post-mortem de l’élection, conduira le Service d’animation à développer un centre de formation pour soutenir les initiatives citoyennes dans les quartiers de la région. À la naissance du CFP, grâce à un financement obtenu de Centraide, Louis se voit confier de démarrer le projet, le coordonner, constituer une équipe et un programme dans la foulée du programme déjà réalisé dans les années précédentes (« Citoyen face au pouvoir »).

Dans le cadre du CFP, Louis écrira alors un livre intitulé Les travailleurs face au pouvoir . Il sera publié à 5 000 exemplaires, puis réédité à 3 000. Il servira de base à son mémoire de maîtrise mais surtout d’outil de formation dans les syndicats et les organisations communautaires.

Une nouvelle solidarité internationale émerge

Louis est délégué du syndicat des employés du CFP au Conseil central de la CSN de Montréal. Il raconte que Michel Chartrand mijotait le projet de tenir une Conférence internationale de solidarité ouvrière (CISO). Celui-ci jugeait important de développer une solidarité avec les travailleurs d’ailleurs et ce, en privilégiant l’Amérique latine puisque cette région du monde était en contexte de transition démocratique (le gouvernement de Salvador Allende au Chili en faisait la démonstration). C’est aussi un contexte d’ébullition de la théologie de la libération dans la gauche chrétienne progressiste.

Le Chili de 1972. En 1972, un réseau de « chrétiens pour le socialisme » qui s’est formé au Chili invite des groupes du Québec à participer à leur premier congrès international. Parmi les Québécois qui y participeront, des membres d’un réseau de « politisés chrétiens » dont Louis ne fait pas partie, mais au sein duquel il compte des amis (Yves Vaillancourt et Gérald Larose) qui le considèrent comme un allié puisque le CFP travaille de près avec le Centre de recherche en politiques sociales mis sur pied par Yves. Louis est donc invité à se joindre à la délégation.

Coup de théâtre : deux jours après leur arrivée au Chili, c’est la grande manifestation du 1er mai 1972 : un million de manifestants dans les rues (dans une ville de 2 millions d’habitants). Avec la fin du congrès, la petite délégation dont il fait partie est invitée par des Québécois actifs dans le pays (dont Yves Laneuville, Jeannette Pomerleau, Jacques et Vicky Boivin) à faire connaissance avec des membres de coopératives de travail et des animateurs de comités de citoyens de quartiers populaires. Par la suite, tous les congressistes sont invités au Parlement pour rencontrer le président du pays, Salvador Allende (1970-1973). Cette tournée aura duré 10 jours et va confirmer chez Louis l’importance d’une solidarité internationale Nord-Sud. C’est dans cet esprit qu’à leur retour du Chili, à la fin de l’année 1972, Yves Vaillancourt et Louis mettent la main à la pâte pour développer un « Secrétariat Québec-Amérique latine » en obtenant un appui financier de l’organisation Développement et Paix.[5]

La tournée latino-américaine. En 1974-75, Louis retourne en Amérique latine avec des amis militants pour une année complète qui débute par un séjour de deux mois au Mexique pour apprendre l’espagnol. Le groupe continue ensuite vers le Pérou, la Bolivie, le Chili, l’Argentine et Cuba. Au retour, Louis poursuit pendant quatre ans son travail au Secrétariat Québec-Amérique latine comme membre de l’équipe d’alors (dont plusieurs se retrouveront plus tard parmi les membres du Fonds Solidarité Sud) : Jean Ménard et Jacques Boivin de même qu’Yves Laneuville, devenu conseiller syndical à la CSN. Louis souligne qu’à cette époque, le Secrétariat Québec-Amérique latine jouera un rôle de support institutionnel pour le Comité Québec-Chili, qui était par ailleurs appuyé par le Conseil central des syndicats CSN de Montréal.

La question nationale au Québec. Louis est de retour au CFP de 1978 à 1986. Pendant cette période, il est à nouveau délégué de son syndicat au Conseil central de Montréal (Gérald Larose venait d’en être élu président au congrès de 1979). Pendant cette période, Louis travaillera notamment sur la question nationale et sur l’autonomie politique des syndicats, sujets brûlants de l’heure. Le CFP est alors au cœur de la gauche indépendantiste et socialiste du Québec, tout en restant indépendant de toute organisation partisane. C’est de ce travail au CFP qu’est né le projet d’un livre que Louis rédigera par la suite Le projet de société de la CSN de 1960 à 1985 (Favreau et l’Heureux, CFP, Montréal, 1984), livre qui servira de base à sa thèse de doctorat.

Toujours dans le cadre de son travail au CFP, Louis obtient pour le CFP un financement du Fonds de recherche sociale du Québec (FRSQ) lui permettant de mener une recherche sur le mouvement communautaire. Un autre livre en sortira portant sur les 20 premières années du mouvement communautaire québécois publié en 1989, alors qu’il n’était déjà plus au CFP.[6]

Deuxième vie : 25 ans d’enseignement et de recherche universitaire dans l’Outaouais

« En entrant à l’université, c’est surtout la construction d’alternatives par des mouvements sociaux qui va m’occuper et moins la revendication et le plaidoyer. D’une part, j’avais constaté que la défense de droits pouvait plafonner à certains endroits et d’autre part, qu’il y avait un gouvernement – celui du Parti Québécois (PQ) – qui allait ouvrir de nouvelles portes porte par des partenariats avec les syndicats et le monde communautaire. Le Chantier de l’économie sociale en est un bon exemple : il est né du partenariat qui a suivi les États généraux organisés par le PQ où étaient présents des coopératives, des syndicats, des organisations communautaires, etc. Une démarche de renouvellement notre État social prenait forme. »

En 1986, à 43 ans, Louis est embauché au Département de sciences humaines de l’Université du Québec à Hull (devenue l’Université du Québec en Outaouais) pour développer, sur la base de ses 20 ans d’intervention communautaire, l’enseignement et la recherche dans le secteur du travail social (qui deviendra plus tard un département).

Louis et Lucie

C’est en arrivant à l’université qu’il fera la connaissance de Lucie Fréchette alors directrice du département. Quelques années plus tard, de professionnels travaillant souvent ensemble, ils deviendront aussi un couple d’amoureux.

Constatant un vide important dans l’enseignement au Québec de l’intervention communautaire, Louis plonge dans la littérature de l’organisation communautaire américaine (Saul Alinsky, Harry C. Boyte, Martin Luther King, César Chavez) pour préparer ses premiers cours. Lorsqu’il rencontrera Laval Doucet, professeur en travail social de l’Université Laval, ils dirigeront tous les deux un ouvrage vite devenu la référence en organisation communautaire : Théories et pratiques en organisation communautaire.[7]

Toujours en 1986, alors qu’il n’était en poste à l’UQO que depuis 3 mois, Louis est invité à titre de conférencier d’ouverture d’un important colloque sur le développement communautaire au Québec qui réunira plus de 400 personnes du « communautaire » à Victoriaville.

Dans le cadre de sa première période à l’UQO, de 1986 à 2001, outre l’enseignement, Louis participera activement au développement de diplômes de 2e et 3e cycles. À la fin de cette période, l’UQO aura une maîtrise en travail social, une maîtrise en sciences sociales (développement régional) et un doctorat en sciences sociales. Au cours de cette période, Louis participera aussi très activement au développement de la recherche à l’UQO, particulièrement sur le thème de l’organisation communautaire, du développement économique communautaire et de l’économie sociale. En Outaouais, Louis mènera ainsi une recherche sur la pauvreté dans les municipalités de la région (Hull, Gatineau et Buckingham). Au terme de cette recherche et des solutions qui étaient proposées, trois Corporations de développement économique communautaire (CDÉC) naîtront. C’est à l’occasion de cette recherche-action que Louis fera la connaissance du Carrefour Jeunesse Emploi de l’Outaouais, devenu par la suite un allié de la première heure du Fonds Solidarité Sud.

Louis a également fait partie de la première génération de chercheurs du Centre de recherche sur les innovations sociales (CRISES-UQAM), un centre interuniversitaire qui a des entrées notamment dans certains réseaux de recherche européens. C’est par le biais du CRISES qu’il fait son entrée dans un groupe de recherche international sur la société civile et l’économie sociale, puis au Bureau international du travail et à l’UNESCO. Louis considère que ce sera, entre autres, ses entrées dans des réseaux internationaux de recherche qui lui permettront d’obtenir une prestigieuse Chaire de recherche du Canada en développement des communautés (CRDC) en 2002, ce qui le libèrera de l’enseignement pour lui permettre de se consacrer entièrement à la recherche au Québec et à l’international.

Louis et l’internationalisation de l’économie sociale et solidaire

En 1997, lors d’un événement à Gatineau organisé par Développement et Paix, Louis fait la connaissance de l’économiste Humberto Ortiz, alors secrétaire exécutif de la Commission Épiscopale d’Action Sociale du Pérou engagé dans le développement de l’économie solidaire. C’est dans la foulée de cette rencontre que Louis sera invité à faire, quelques mois plus tard, la conférence d’ouverture d’une première rencontre internationale sur l’économie sociale et solidaire qui rassemblera 200 personnes dans la capitale, Lima. Il s’agit d’un moment charnière dans le parcours de Louis.

C’est en effet lors de cette rencontre que Louis rencontre Abdou Salam Fall, professeur-chercheur sénégalais de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, avec lequel il aura par la suite de nombreuses collaborations, incluant la co-direction de la thèse de doctorat de Nathalie McSween, actuelle coordonnatrice du Fonds Solidarité Sud. Beaucoup d’organisations de solidarité internationale du Québec étaient présentes à cet événement parmi lesquelles SOCODEVI, SUCO et CUSO, de même que la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Il est alors décidé que la 2e Rencontre internationale de ce nouveau réseau allait se tenir au Québec en 2001. Les rencontres du Pérou (1997), de Québec (2001) et de Dakar (2005) seront les prémisses de ce qui deviendra le Réseau intercontinental d’économie sociale et solidaire (RIPESS), dont le premier président sera le collègue et ami de Louis, Abdou Salam Fall.

En 1999, le Groupe d’économie solidaire du Québec (GESQ) est créé à la faveur du projet Québec 2001 pour tenir cet événement. Gérald Larose en assure alors la présidence. La rencontre réunira quelques 400 personnes, dont Abdou Salam Fall, accompagné d’une forte délégation sénégalaise, qui proposera alors d’accueillir la 3e rencontre internationale au Sénégal en 2005.

En 2002, en préparation de la rencontre de 2005 prévu à Dakar, une délégation du Québec et de la France se rend au Sénégal pour en apprendre davantage sur le modèle sénégalais d’économie sociale et solidaire. La visite de six mutuelles d’épargne et de crédit dans trois régions du pays sera marquante pour Louis. C’est là qu’il y découvre l’importance de l’accès au crédit pour le développement des communautés du Sud. Le parallèle entre ces structures sénégalaises naissantes et celle du mouvement Desjardins de ses débuts en 1920 lui saute aux yeux. Cette visite et les discussions qui l’ont entourée sont, selon Louis, à la racine de l’importance accordée à la question de l’accès au crédit par le Fonds Solidarité Sud, de ses débuts en 2010 jusqu’à aujourd’hui.

Danièle Demoustier (France), Humberto Ortiz (Pérou), Abdou Salam Fall (Sénégal), Louis Favreau et Lucie Fréchette (Québec) lors de la 3e rencontre internationale de l’économie sociale et solidaire à Dakar en 2005.

Le réseau du GESQ qui s’est créé au Québec autour du mouvement d’internationalisation de l’économie sociale et solidaire aura un impact majeur dans le parcours de Louis. C’est ainsi, par sa participation à la direction du GESQ au nom de la Chaire de recherche qu’il dirigeait[8], que Louis a mieux connu des organisations comme UPA DI, SOCODEVI et la Caisse d’économie solidaire Desjardins, des organisations avec lesquelles le Fonds Solidarité Sud entretient toujours des relations partenariales étroites.

L’organisation de la rencontre de 2001 aura aussi permis de mobiliser des acteurs de plusieurs régions du Québec et les grandes organisations québécoises, le Chantier de l’économie sociale et le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM). En 2010, le CQCM, alors dirigé par Hélène Simard, organisera à Lévis une conférence internationale sans précédent dont les discussions porteront sur les solutions de rechange concrètes au système économique dominant.

Sur la photo : les délégués internationaux à la conférence de 2010.

Troisième vie : 15 ans d’engagement au Fonds Solidarité Sud en tant que retraité

Le Fonds Solidarité Sud (FSS) est fondé en 2010, soit la même année où Louis et Lucie prennent leur retraite de l’UQO pour entrer de plein pied dans une autre forme d’engagement. Voici ce qu’en dit Louis :

« Au moment où nous avons pris notre retraite en 2010, Lucie et moi avions le désir de poursuivre notre engagement en travaillant concrètement à la mise en place d’une coopération internationale qui appuierait l’économie coopérative, sociale et solidaire. Quelques années plus tôt, une trentaine d’entre nous, provenant de trois régions du Québec (Outaouais, Estrie, Saguenay) avions déjà commencé à réfléchir à des moyens de mettre de l’argent de côté pour contribuer à des projets d’économie sociale dans les communautés du Sud. Le projet a été lentement mûri par les membres des trois équipes régionales jusqu’à ce que nous décidions de créer le Fonds Solidarité Sud cette année-là. »

Selon Louis, le « projet » du FSS détonnait avec le type de solidarité internationale qui était – et est toujours – prépondérante dans le monde de organismes de coopération internationale (OCI) du Québec.

« Notre projet était économique dès le départ: nous voulions soutenir l’économie coopérative, sociale et solidaire dans les communautés du Sud et le faire sur la base surtout de fonds propres et en se donnant les moyens de travailler dans la durée. C’est pourquoi nous nous sommes donnés, dès le départ, un fonds de dotation. Nous voulions être indépendants du financement public et nous voulions travailler en partenariat avec des organisations du Québec liées à des organisations paysannes (UPA DI) et coopératives (SOCODEVI) au Sud. Notre projet opte également pour la transition sociale-écologique. »

En 2010, bien avant que les OCI du Québec commencent à parler de « justice climatique », le FSS mettait déjà la transition sociale-écologique au cœur de son approche. De 2010 à 2015, en parallèle de la création du FSS, Louis et Lucie, alors nouveaux retraités ayant quitté l’Outaouais pour la Montérégie, s’impliquent dans une lutte écologique majeure en faisant partie d’un comité scientifique de cette mobilisation citoyenne qui mettra fin au projet d’exploitation de 20 000 puits de gaz de schiste dans la Vallée du Richelieu au Québec[9].

En parallèle, en 2012, le tout nouvellement créé Fonds Solidarité Sud soutient au Sénégal, avec son partenaire UPA DI, une organisation paysanne, l’Union des Groupements paysans de Meckhé (UGPM), lequel parvenait déjà depuis 1995 à ouvrir la voie à l’électrification par l’énergie solaire des 90 villages de leur région grâce à un prêt de capital patient de la SIDI, cousine française du FISIQ.

« La démonstration du rôle de l’électrification pour le développement économique et social des communautés, a été déterminant pour moi et pour le type de coopération que nous ferons dans les 10 premières années du Fonds Solidarité Sud. »

L’accès à l’électricité deviendra alors, aux yeux de Louis, un enjeu majeur pour le développement des communautés. À défaut de quoi, selon lui, tout comme en ce qui concerne l’accès au crédit, « il n’y a pas de développement; il n’y a que de l’aide ».

L’intérêt de Louis pour la transition sociale-écologique est cependant antérieur à ces éléments. Il s’était en effet déjà intéressé à la question écologique dans le cadre de la préparation de ses cours universitaires sur les mouvements sociaux – la deuxième moitié des années 1980 – alors que très peu de chercheurs québécois s’intéressaient à cette question. C’est dans ce contexte qu’il développe des collaborations avec (feu) Jean-Guy Vaillancourt de l’Université de Montréal, un pionnier de la sociologie de l’environnement au Québec.

Plus tard, en 2009, Louis participe à un congrès de l’Alliance coopérative internationale (ACI) à Genève. Pendant une journée et demie, on y parle du rôle des coopératives dans un contexte de changements climatiques. Puis en 2011, une rencontre avec l’économiste français Alain Lipietz[10], lors d’un Rendez-vous solidaire organisé par la Caisse d’économie solidaire Desjardins, sera un moment marquant :

« Lipietz disait que les solutions à la crise écologique étaient aussi les solutions à la crise économique. Ça m’a beaucoup inspiré. »

C’est à la suite de ces rencontres, que Louis entreprend des recherches sur les liens entre l’économie sociale et l’écologie. Ce travail allait servir à alimenter sa conférence d’ouverture des Rencontres du Mont-Blanc de 2011 (devenu ESS Forum international), ainsi qu’un livre.[11]

La création du Fonds d’investissement solidaire international du Québec (FISIQ)

« Le FISIQ est un dispositif économique majeur et innovant que nous avons contribué à mettre en place et qui permet d’additionner les forces des OCI du Québec. C’est arrivé comment? En 2012, le mouvement Desjardins organise à Québec une rencontre internationale avec l’Alliance coopérative internationale (ACI) et m’offre d’organiser pendant celle-ci notre propre colloque à partir de la Chaire de recherche que je dirigeais, la CRDC, tous frais payés. J’en ai profité pour inviter Dominique Lesaffre de la Société internationale pour le développement et l’investissement (la SIDI, grande sœur française du FISIQ). Denis Labelle et Gervais l’Heureux de l’AQOCI étaient présents. Ça a lancé le bal avec 125 personnes de 15 organisations pour lesquelles l’économie des communautés était d’une importance capitale. André Beaudoin d’UPA DI et Gérald Larose de la Caisse d’économie solidaire ont rapidement saisi la balle au bond. Par la suite, nous avons fait avancer cette idée au sein de l’AQOCI. Je trouvais le modèle de la SIDI intéressant pour des projets économiques au Sud parce que ça rejoignait ce que les Fonds de travailleurs faisaient déjà ici pour le développement de nos régions. »

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En guise de conclusion provisoire

Ce récit, long mais pourtant abrégé, est celui du parcours remarquable d’un homme qui a su se projeter au-delà des modes du moment et des consensus mous, qui a refusé le fatalisme d’une critique sociale qui n’observerait que le « monde qui se défait » sans penser aux alternatives, c’est-à-dire au « monde qui se refait ». Entendre et faire entendre « le murmure de la forêt qui pousse » et se donner les moyens de soutenir ceux et celles qui créent des alternatives, voilà ce qui est à mon avis au cœur du parcours de Louis Favreau.

Pour terminer cet entretien, j’ai demandé à Louis de me parler de ce dont il était le plus fier, à la fois dans son parcours professionnel et dans le parcours du Fonds Solidarité Sud. Voici ce qu’il m’a répondu :

« Dans mon parcours professionnel, ce dont je suis le plus fier est la combinaison de la sociologie et de l’action citoyenne. Il y a deux sociologues qui m’ont servi de mentors au fil des ans – et encore aujourd’hui : Guy Rocher (101 ans) et Edgar Morin (104 ans). Dans les deux cas, ce sont des sociologues qui ont su combiner le travail de recherche et leur engagement citoyen. Quelqu’un a dit de Guy Rocher qu’il était un réformiste radical. Je pense que j’en suis un moi aussi. Mon engagement citoyen a évolué dans le temps. Les sciences sociales sont propices à la distance critique pour toujours être capable de se renouveler en évitant de se faire aveugler par des idéologies et/ou des religions.

Le sociologue Guy Rocher disait dans un entretien à Radio-Canada en 2021 : « Je ne peux vivre sans participer au changement ». Sagesse d’un grand sociologue québécois fortement engagé socialement décédé récemment à 101 ans (le 3 septembre 2025). Au Fonds Solidarité Sud, nous participons de cette conviction.

Dans le parcours du Fonds Solidarité Sud, je suis très fier du chemin parcouru et de savoir que le FSS a les reins assez solides pour continuer quand le groupe des fondateurs ne sera plus de ce monde. C’est dans la prochaine décennie, à mon avis, que le FSS va pouvoir donner sa pleine mesure. Et ce, notamment parce que nous travaillons beaucoup en partenariat et que nous recherchons le maximum d’impact social de nos interventions par le changement d’échelle et/ou le travail multi-échelle, c’est-à-dire en partant d’expériences « micro », mais intégrées dans un environnement plus large que les coopératives et les organisations paysannes peuvent offrir. »

Pour en savoir plus

Le Fonds Solidarité Sud

Favreau, L. (2022). Le Fonds Solidarité Sud histoire, parcours et perspective. Écologie, économie et finance solidaire.

Les écrits de Louis Favreau

La majorité des écrits cités dans cette entrevue sont disponibles en accès libre et donc en fichiers que vous pouvez télécharger gratuitement.

Le sociologue Abdou Salam Fall, grand ami du Québec, nous a quitté

Un de nos grands amis au Fonds Solidarité Sud, Abdou Salam Fall, est mort le 15 août dernier d’une crise cardiaque. Autant dire hier! Personne ne s’y attendait. Il venait tout juste de prendre sa retraite, était en santé et n’avait que 70 ans. Ce fut un choc pour tous les Québécois qui l’ont connu. Sociologue engagé, auteur de nombreux travaux sur l’économie sociale et solidaire (ÉSS) et aussi animateur de nombreuses rencontres internationales qui ont fait avancer la reconnaissance de l’ÉSS par une vingtaine d’agences de l’ONU en 2023. Abdou Salam venait tout juste de produire, lui et son équipe, un ouvrage sur l’économie sociale et solidaire sénégalaise et africaine.

Fall, A.S. et alii (2025):  Manuel de formation à l’économie sociale et solidaire. Éd. Presses universitaires de Dakar (PUD).  Le lien ci-haut permet de voir la table des matières et la préface.

Ce manuel de formation d’Abdou Salam Fall est vraiment un des rares ouvrages sur l’ÉSS qui vient du Sud et qui présente l’ÉSS telle qu’elle se développe au Sud. Avec sa mort tragique, ce livre est devenu, en quelque sorte, son testament. Louis eu l’honneur de faire la préface de cette ouvrage, préface légèrement remaniée pour les fins d’un lectorat québécois.

Pour lire la préface >

Voici ce que Louis écrit au début de sa préface :

La complicité entre les chercheurs du Sénégal et du Québec en matière d’économie sociale et solidaire, entre un coin de l’Afrique et un coin francophone de l’Amérique du Nord, aura permis de construire simultanément, pendant plus de 25 ans, de nouvelles passerelles Nord-Sud et Sud-Sud par l’ÉSS en recherche comme en soutien à la création de réseaux d’ÉSS.

Notes

[1] Les 60 ans d’aujourd’hui sont les 40 ans d’hier nous dit le livre 80, 90, 100 à l’heure. 14 octogénaires et nonagénaires québécois inspirants. Aux éditions La Presse (2021). Parmi eux et elles, les plus connus : Guy Rocher, Henri Mintzberg, Hubert Reeves, Antonine Maillet, Béatrice Picard.

[2] Voir l’itinéraire de ce pionnier du travail social communautaire dans l’ouvrage Innover pour mobiliser. L’actualité de l’expérience de Michel Blondinparu aux PUQ en accès libre.

[3] Le Conseil central de Montréal regroupe l’ensemble des syndicats de la CSN (Confédération des syndicats nationaux) de la région métropolitaine. Michel Chartrand en est à l’époque le président.

[4] Paul Villeneuve, Raymond Mailhot, Louise Harel, Pierre Pagé, Louise Fortin, André Saicans, Lorraine Rondeau, Louis Favreau, Roméo Bouchard, Jean-Claude Dallaire (1968). Université ou fabrique de « ronds de cuir ».

[5] Pour en savoir plus, voir le billet de blogue d’Yves Vaillancourt

[6] Favreau, L. (1989). Mouvement populaire et intervention communautaire de 1960 à nos jours, Continuités et ruptures, Centre de formation populaire et les Éditions du Fleuve, 307 pages.

[7] Favreau, L. et L. Doucet (dir.) (1991). Théories et pratiques en organisation communautaire, Presses de l’Université du Québec.

[8] Chaire de recherche du Canada en développement des collectivités (CRDC)

[9] Histoire racontée dans le chapitre 4 du livre Mouvement communautaire et État social. La menace écologique au cœur du développement des communautés p. 65 à 88. En accès libre.

[10] Lipietz, A. (2009). Face à la crise : l’urgence écologiste, Paris : Textuel.

[11] Favreau, L. et M. Hébert (2012). La transition écologique de l’économie. La contribution des coopératives et de l’économie solidaire, Presses de l’Université du Québec.